Une finale et des doutes.

Avant le match, j’étais tendu comme un string ficelle, stressé comme un jeune cadre de l’éducation nationale qui passe son entretien d’embauche pour devenir CPE. Pour à cause, un adversaire motivé comme jamais et qui se voyait déjà soulever le trophée de la réussite, avant même d’avoir jauger les intentions des membres du jury à son égard. Le coach du Bougnat FC avait annoncé la couleur, quelques semaines auparavant, voulant ainsi jouer cette finale avec son équipe A. Excitant !

Chez nous, quelques-uns ont pensé qu’il fallait faire tourner, en apprenant que l’ogre Liverpool s’était fait éliminer quelques jours auparavant en demie. C’était aussi ça. Ne pas perdre la raison. Les choix, je les avais déjà envisagés. Cependant, il était nécessaire de ne pas céder à la précipitation. Prendre le temps de les consolider. Car, on sait que chaque détail compte. La défaite 1-0 contre Liverpool en demie de la coupe en 2016 m’a servi. J’avais un doute sur un choix. Le résultat de ce choix pas suffisamment mûri s’est traduit sur le terrain. Un but encaissé très tôt. On est jamais revenu au score. « Choisir, c’est renoncer ». Dixit coach Kasta. Il ne fallait pas se tromper. Faire tourner, n’était pas le problème majeur. Ne pas perdre la raison consistait donc à trouver la meilleure formule pour ce match. Équilibrer les lignes tout en intégrant des joueurs un peu moins aguerris aux joutes d’un match à très fort enjeu, c’était la consolidation recherchée. Une consolidation recherchée jusqu’au coup d’envoi du match.

Le suspens lié aux 15 sélectionnés retenus aura été à son paroxysme, jusqu’aux absences de Nephtalie, de l’alsacien ou encore de Viv. Notre métronome blessé au bout de 4 minutes de jeu ! La raison n’a pas été perdue. Marco73, appelé de dernière minute a fait le job, avec courage et force de caractère. La suite s’est dessinée sur le terrain.

La méthode : le 3-4-3 ou la ballade des gens heureux.

Même si j’avais confiance en la méthode, confiance en ceux qui ont hissé haut le maillot pour participer activement sur et hors du terrain à notre quête de victoire le doute était palpable lors de mon discours. Mots à peine trouvés, compo rapidement communiquée avec le plan de jeu … les consignes ont été passées à très grande vitesse. Il fallait réfléchir vite, être concentré pour comprendre les enjeux du système pour favoriser une cohésion d’ensemble. Certains avaient des impératifs, il fallait faire démarrer le match.

Je regarde ma montre, je me dis : « vite, il faut en finir avec cette finale … mais avec la coupe entre nos mains, ce serait mieux ». Au coup d’envoi, je m’en vais m’assoir tel un vieux bougre, sur ma glacière, comme un certain Marcelo Bielsa, sans voix, sans énergie, le regard dans le vide. Je prends de la distance, scrute la faille chez l’adversaire pour mieux comprendre son système de jeu. Le nôtre semble bien huilé. Au bout de 10 minutes, les doutes se dissipent. On marque. Ils vont devoir forcer le verrou. Solide derrière, compact au milieu, efficace devant. C’était l’objectif. Les deux matchs de préparation ont été bénéfiques. Nous avons répété nos gammes. Heureux comme des gamins dans une cour de récréation, nous avons occupé l’espace, couru sans compter nos efforts, le système a tenu. 7ème clean sheets de la saison.

L’anecdote du dimanche : la veille du match, ma fille me regardant préparer la compo sur tableau blanc, me demande : c’est qui lui, tout seul en rouge ? Je réponds, il n’est pas tout seul. Il fait partie de l’équipe. Lui, c’est Ptimad, notre gardien. Elle récupère dans la poche de mon sac de sport, le brassard rouge de capitaine. Papa, regardes. Il y a un C sur le rouge comme celui qui est tout seul (j’avais mis en rouge le gardien Ptimad et les autres joueurs en vert). Je lui réponds, c’est le C de chef. Elle me dit : bah, si c’est le chef, il faut lui donner le C. Alors, voici comment Ptimad est devenu le capitaine du jour, et qu’il a joué avec le brassard. Celui proposé par ma fille. Et non pas, l’habituel brassard resté cette fois, dans la trousse à pharmacie. Quant au score, elle l’avait aussi trouvé, en disant dans la voiture, que notre victoire était promise, en comptant sur ses doigts, 1-2-3-4-5. Kamal95 en témoignera. Elle avait aussi gardé la raison … 5-0 !

Dame coupe reste chez les MBIDF : trois fois vainqueur de la coupe des supporters 2015-2017 et 2018.

Pour en arriver à ce résultat, c’est le fruit d’un travail collectif avec l’adhésion d’un grand nombre à ce projet de groupe. Quel match ! Nous l’avons abordé avec simplicité et humilité face à un adversaire doté de très grandes qualités individuelles à la fois sur le plan technique et athlétique. Sortir l’ogre Liverpool en demie n’était pas un hasard. Il fallait une grande maîtrise. Un match difficile, on savait qu’il fallait être endurant pour espérer aller au bout.

La gestion individuelle des efforts, sous le soleil, ainsi que notre organisation, ont eu raison des bougnats, qui ont été pris à la gorge dès l’entame du match. Le pénalty obtenu a ravivé la flamme d’une victoire naissante. Le déroulement du match est en concordance avec les choix effectués. C’est fait, elle est à nous cette coupe, pour la troisième fois, en cinq participations. Le record de but est battu. Treize marqués, un seul encaissé en coupe, avec le meilleur buteur en activité sur l’ensemble de cette compétition : Kamel95 (13) !

Bravo à chacun de vous.

Bravo pour cette nouvelle victoire en finale de la coupe des supporters. Une victoire bien maitrisée avec sérieux et courage en dépit des absences et autres blessés. J’avais beaucoup d’appréhension sur ce match. Une finale, ça se gagne. J’ai songé à l’Olympique de Marseille. Effectuer une saison, arriver si proche du but et finir sans trophée majeur gagné, cela n’a cessé de me hanter l’idée, surtout après les péripéties du samedi précédent cette finale (L’alsacien, puis Gibal incertains), jusqu’aux 5 premières minutes du match.

Vous avez encore dignement représenté l’association. Vous avez aussi fait preuve d’une très grande volonté, et de maîtrise des consignes tactiques précises. Je souhaite que la force de caractère de ce groupe puisse perdurer pour atteindre les sommets et que la dynamique positive existante suscite encore l’envie du plus grand nombre : respect du maillot marine et blanc, exemplarité et esprit d’équipe.

Félicitions à chacun de vous, à tous ceux qui auraient pu être sélectionnés (qui ne l’ont pas été par choix) et qui font partis du groupe. Chacun a sa chance. A vous de la saisir, le moment opportun. Je compte sur chacun de vous. J’ai une pensée pour vous. Vous êtes encore associés à cette victoire. C’est aussi la vôtre.

Maintenant, restons humbles car la saison n’est pas terminée. L’histoire, c’est vous qui l’écrivez. Nous pouvons encore vivre de beaux moments en cultivant l’état d’esprit affiché dimanche, notamment avec la 3ème mi-temps. Merci !

Vive les MBIDF !!!

Merci VALITO

Les deux équipes

Bougnat FC

MB IDF

debout : valito, viv, ali, marco73, kevinkidr_91, pauleta22, kamel95, pato, gibaldipontin
assis : batmunch, ptimad, kyfran, clem78, nono, keegan, hope dreams, sheaksta