TAA : MB IDF 0 – 0 (tab 5-4) Esprit Canari (10/04/2011)
Category : MBIDF Section Foot
N° 70 : 10/04/2011 TAA : MB IDF 0 – 0 (tab 5-4) Esprit Canari (tab : yohan, goa24, pauleta22, mehdi93, gibaldipontin)
Compte-rendu
MBIDF 0 – 0 Esprit canari (tab 5-4)
Terrain : herbe, sec et bosselé
Temps : ensoleillé
Arbitre : Valito (mbidf) puis EC
La 14ème édition du fameux Trophée Alliance Atlantique, réunissant les associations de supporters bordelais et nantais d’Ile de France, promettait une franche explication. Comme l’on se souvient du dernier opus, qui vît les MBIDF l’emporter 3-1 après un match serré comme la ficelle d’un string tendu et indécis, n’osant choisir son camp au milieu de deux fesses aussi méritantes l’une que l’autre. cf TAA 13 Comme l’on se souvient de joutes plus anciennes, où les mbidf souvent, l’esprit canari parfois, faisait passer l’envie à l’adversaire de se montrer, et assénait une véritable fessée à celui qui osait s’avancer sur le pré en armes dispersées.
Que nenni aujourd’hui. S’il y eut correction, elle le fût dans le comportement des 22 et quelques acteurs à l’état d’esprit remarquable, preuve s’il en fallait que des supporters supposés adversaires peuvent se livrer à une rencontre acharnée sans s’étriper, et refaire le match à la sortie des vestiaires autour d’une bière…
Je croise Pierofrey dans un wagon de la ligne 14 qui file vers la gare St Lazare, lieu de rendez-vous pour un bon nombre de joueurs. Nous discutons de choses et d’autres et de l’éventuelle possibilité d’en découdre aux tirs-aux-buts. C’est que le Piero, s’il fût un cador dans le temps, craint de son propre aveu ne plus être à la hauteur dans cet exercice. Le travail psychologique du coach commence dès lors, même si en mon for intérieur, j’espère que nous n’aurons pas à en arriver là. Non pas que je n’aie pas toute confiance en mon gardien, mais les tirs-aux-buts… C’est vraiment trop aléatoire.
Arrivés sur le quai, on trouve Nephtalie, la gueule enfarinée, accompagnée de sa dulcinée. Le gars a mal dormi, entre migraine et insomnie. Cernes au menton, la tête d’un gusse sorti tout droit d’un établissement de luxe. Il demande s’il fait beau. Evidemment qu’il fait beau, un soleil ardent depuis une semaine, mais lui n’a pas dû voir le jour, empêtré dans sa boîte à pensées du match à venir, ou occupé à digérer une limonade avariée.
Puis nous retrouvons le reste de la troupe sur le quai de gare, soit une dizaine de joueurs.
On discute un peu du match, de la piteuse prestation des girondins la veille.
On arrive au Stade de la marche, à Marnes-la-Coquette. Joli nom que cet endroit à l’ouest de Paris, entre Versailles et Garches. Les terrains jouxtent un étang où barbotent canards et canetons, ambiance de campagne, une aire de jeux, le sourire d’un enfant descendant du toboggan, la vie simple et paisible d’un dimanche printanier… Et des mbidf motivés comme jamais. Je discute avec Valito. Son premier TAA. Le couronnement de sa carrière. Il a déjà bien dépassé la trentaine. Un peu de crainte dans ses yeux. Je lui dit mon souhait de le voir débuter, afin de garder Rémi en deuxième période, pour gagner en profondeur et en vitesse. Je m’attends à une première période acharnée au milieu, une bataille d’occupation sans beaucoup d’espaces. Finalement, on décide ensemble qu’il entrera à la mi-temps.
Le vestiaire. Les rires fusent de ci de là, puis peu à peu, le silence se fait. Le président introduit :jourdepaye : puis me laisse la parole. Comme d’hab’, j’affiche le plan de jeu à la patafix. Le 4-3-3 habituel s’impose donc comme suit :
Pierofrey
Nephtalie – Mehdi – Kuyen – Babou
Fletcher
Dam – Goa
Hope———Paulette (c)
Yohan
Sur le banc, Gibaldi, Big et Valito (qui arbitrera la première période). Kamel, tout juste rétabli de sa blessure au pied, sera le joker de luxe.
Je dis aux gars ma façon de penser : On va gagner ce match. Nous connaissons les qualités adverses, le jeu en mouvement. Nous comptons y répondre par un impact estimé supérieur, un milieu physique et technique, une solidarité exemplaire et reconnue (1 seule défaite cette saison), la vitesse et le talent de nos attaquants. Et par une attitude positive à chaque instant, quels que soient les heurts et les imprécisions, les erreurs et les contestations.
Le match : On débute bien. On a le ballon et cela m’inquiète un peu car les nantais jouent en contre, ce qui est d’ordinaire notre façon de faire. Mais déjà, les duels sont disputés, le jeu se passe au milieu, chacun défend son territoire et ne lâche rien, sur aucun ballon. Forcément, cela va se décanter avec le temps… Les nantais sont prudents, ils se méfient. Ils musellent bien notre avant centre. Peu d’espaces, comme prévu. La possession s’équilibre au quart d’heure de jeu. Le jeu en mouvement nantais essaie de se mettre en place, mais nous sommes sur tous les ballons. De notre côté, nous trouvons trop rarement Goa, qui joue ses ballons dos au but. Le terrain est bosselé, les contrôles approximatifs, le marquage serré, les efforts élevés. Il n’en faut pas plus pour que les occasions de but soient rares, d’un côté comme de l’autre. Après une demie-heure, Nephtalie, auteur d’un bon début de match, sérieux et appliqué, doit quitter ses partenaires. Les efforts et sa nuit hasardeuse lui commandent de laisser sa place. Gibaldi le remplace.
Piero intervient sur quelques CPA bien tirés. Puis un frisson parcourt l’échine du camp mbidf, lorsque qu’après une confusion dans nos 16 mètres, un coup de tête canari atterrit sur la barre.
Seule occasion notable, parmi quelques tentatives des deux côtés qui voient les tirs contrés ou les cadres de dérober.
A la mi-temps, je demande aux gars de presser la défense adverse qui a tendance à relancer court, de mieux conserver le ballon, à Goa de camper dans l’axe pour offrir des solutions de déploiement. Et de continuer dans l’engagement, ne rien lâcher, tête haute et cœur vaillant, positif jusqu’au bout. Big en 8 aux côtés de Goa. Valito à la place de Hope.
Les nantais haussent le ton. Ils se trouvent mieux, obtiennent les contres. Nous reculons, mais nous faisons front. Yohan, esseulé devant, n’obtient que des miettes. Nous dégageons à l’emporte-pièces, le milieu voit passer le ballon dans les airs. Il fait chaud, il fait soif. Nous sommes dominés mais sans concéder d’action dangereuse, jusqu’à ce qu’une passe nantaise, détournée par l’un des nôtres, n’atterrisse mollement sur la base du poteau de Piero, pris à contre-pied. Toujours 0-0 et les minutes s’égrènent. Il reste un ¼ d’heure. Les nantais de baissent pas pied physiquement…Je choisis de lancer Kamel sur le pré, à la place de Valito, quelque peu gêné aux entournures par le rythme de ce match intense qui peine à trouver son vainqueur. Puis hope à la place de Paulette, valeureux capitaine mais dont l’impact offensif, comme ses camarades, a été mis à mal par ces diables de nantais. L’entrée de Kamel fait du bien. Il se signale par une belle frappe aux 18, légèrement au dessus. On commence enfin à poser la semelle sur le cuir, à se trouver, et on finit par déborder l’arrière garde nantaise, mais leur gardien et leur charnière centrale veillent au grain. Un centre au second poteau, Kamel récupère, voir Yohan esseulé aux 6 mètres, mais la transmission est interceptée, le cuir atterrit aux seize mètres dans les pieds de Goa, il se déjoue du marquage et frappe à l’angle de la surface, sur l’arête externe du poteau gauche du portier nantais alors aux fraises… Il reste 2 mn de temps additionnel, une dernière incursion chez eux, mais le gardien intercepte. Les nantais lancent leur dernière banderille mais il ne se passera rien dans ces dernières secondes. C’est fini. Nous souhaitons prolonger les débats, mais les nantais veulent en décider aux tirs aux buts, comme c’est de coutume habituellement, car un des leurs ne peut rester…
Ils ont peur.
Les volontaires ne manquent pas pour offrir le 10ème TAA aux mbidf. Nous sommes en rang d’oignon, dans la partie du terrain ombragée, nous tenant fermement pour conjurer le sort…
Yohan s’élance le premier, à la suite du tireur nantais qui a fait mouche. Le cuir va se loger petit filet. Imparable. Le second tir nantais trouve le cadre sans que Piero ne puisse s’y opposer. Goa s’élance et son tir précis se loge au même endroit que celui de Yohan, côté droit du gardien. 3-2 pour Nantes après leur troisième tireur, dont le ballon puissant heurte la barre avant d’entrer, puis Paulette place sa mine habituelle sous la barre. 3-3. Le 4e tireur nantais, s’élance tandis que Piero tente une déstabilisation en laissant ouvert son côté droit, et le tir se dirige droit au dessus de la barre transversale… L’arbitre décide de refaire tirer, n’ayant pas siffler avant la course d’élan… Nous gardons notre calme, et Piero revient sur la ligne. Cette fois, le tireur ne tremble pas et le ballon finit au fond. 4-3. Mehdi égalise, sans trembler lui non plus, et non sans un petit coup d’œil vers le ciel avant de s’élancer…. 4-4. C’est chaud.
Le dernier tireur nantais s’avance, s’élance, tire et là encore, le cadre se dérobe… Hope a la balle de match. C’est pas son genre de flancher. Il frappe mais le ballon s’envole…. Pas nos espoirs, puisque le 6e tireur canari chie sa frappe à 1,50 m du poteau gauche. Gibaldi, le président, 37 années au compteur, se désigne 6e tireur. Il s’élance. Il frappe. Il sait que c’est bien parti. Ça finit au fond et nous remportons ce 14ème trophée Alliance Atlantique. Joie, liesse, cris fervents et amusants. La remise du trophée. Photos de famille, la douche bien méritée, les premiers commentaires. Pas sur la taille de nos bites, mais sur le match, la qualité de jeu… On se retrouve avec les nantais autour d’une bière, de chips et de TUC ©. Ils essaient de connaître la recette de nos succès. Qu’ils commencent par avoir un coach… Puis la plupart des mbidf va fêter ça dans une pizzeria. Un moment fort sympathique au cours duquel nous apprendrons que la coiffure de Nephtalie n’est pas une erreur de jeunesse, que Yohan et Dam n’écartent pas l’hypothèse d’une relation, que la sonnerie du portable de Paulette est horrible, et que le coach travaille les penaltys avec sa fille de 3 ans. Ou pas, bien entendu.
Bravo à tous pour votre générosité et votre solidarité. Au delà du résultat, je suis fier de ce groupe, de son état d’esprit et de ce que nous partageons tout ensemble tout au long de la saison. :clause:
J’en profite pour saluer une figure emblématique de la section, qui a joué là son dernier TAA : Big.
Merci à toi, pour tout.
Merci KASTA
Les deux équipes
Esprit Canari
MB IDF
debout : kasta, fletcher, big, babou, mehdi93, goa24, hope dreams, pauleta22, pierofrey, dam
assis : yohan, nephtalie, kuyen, gibaldipontin, kamel95, valito